Pour L’amoureux de Zahra, la belle vie vient de commencer. A l’instar des autres jeunes filles et garçons sortis de la longue colonisation qui a usurpé leur enfance, Nour sera d’autant plus heureux, qu’il découvre la vie, l’amour. Dans sa tête, la période de la haine coloniale, amplifiée par la traitrise des harkis, a vécu. Enfant de la guerre qui venait de perdre son père et son grand frère durant cette longue et tragique période du conflit armé, il découvre subitement l’amour sans peur et sans reproche que vient de lui offrir son amie. Des mots doux, des sourires, des caresses timides à peine osées, lui font l’effet d’une renaissance. Il voulait tirer un trait sur sa première jeunesse remplie de fracas de bombes, de crépitements de mitrailleuses, de vrombissements de T6 et d’avions à réaction. Les pyper ne viendront plus l’espionner en venant souffler au dessus de sa tête pour le signaler à un avion de chasse, comme cela s’était déjà produit un jour dans une zone interdite au non loin du village de Mnéa durant l’opération « Jumelles ».
Nour déguste ces moments de joie avec sa bien aimée, à l’endroit même où il y avait à peine un an, il était strictement interdit voire suicidaire de s’y approcher , encore plus de s’y arrêter. A cet endroit méme, Les chasseurs alpins y avaient installé la première meurtrière pour guetter les villageois, les incursions et harcèlements du camp par les « fellaghas ».
Fini les cris des chasseurs alpins et des supplétifs qui tabassaient les hommes et les femmes lors des fouilles de maisons. Malgré le traumatisme de guerre, nour a pu surmonter cette situation, et la présence de sa bien aimée, était tombée à point, avec l’enseignement qu’il avait reçu au lycée, qui a commencé à forger son intelligence et affirmé sa personnalité. La culture dont il jouissait, présentait pour lui un atout considérable dans cette société traditionnelle très conservatrice, pour s’en etre définitivement affranchi. preuve en est, il rencontrera sa bien aimée à des endroits même très exposés à l’œil indiscret des passants très curieux dans cette région, sans même en donner l’air . Ah! ses rusés de kabyles de la haute montagne! L’esprit éveillé par la culture du jeune lycéen ne sera pas dupé par la ruse invétérée, même très discrète, de ces montagnards roublards. Ses rencontres avec Zahra étaient assez fréquentes, et les prétextes n’en manquaient jamais. A cet âge, 13 ans, la fille avait encore un sursis d’un an avant d’être définitivement cloitrée dans un premier temps, puis livrée à son bourreau de ‘ violeur » légitime et légal à l’occasion de son mariage.
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